Je raconte ma pire anecdote de voyage
Parce que le voyage ce n’est pas que prévoir son séjour, enchainer les visites et prendre des photos, je vais te faire part de plusieurs petites anecdotes qui ont toutes eu lieu lors de mon trip à Nashville et à Atlanta. Parce que le voyage, ça reste la vie avec ses hauts et ses bas, ses moments de joie et ses moments de peur, je souhaite te raconter ma pire anecdote de voyage.
Oui, pour un premier article relatant exclusivement une expérience de voyage, je commence un peu fort. Suivront sans doute davantage de récits d’une saveur différente. Parce que, moi, il ne m’est pas arrivé beaucoup de mauvaises choses en voyage. Évidemment, je ne parle pas de vols retardés, de nuits difficiles, de travel mates avec qui ça ne passe pas vraiment, de ma peur de l’avion, etc. Parce que ça, c’est le voyage. C’est inhérent à l’idée même de partir. Alors ces situations « compliquées », je les gère.
Mais il y a des expériences en voyage qu’on aurait préféré ne pas vivre. Tout simplement parce qu’elles n’apportent pas grand-chose. Ou peut-être que si, car tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, non ?
La chronologie du voyage est importante pour comprendre le déroulement de l’histoire. Je suis donc partie de Washington et j’ai atterri à Nashville. J’y ai passé 2 jours puis j’ai ensuite été une journée à Atlanta en bus. Enfin, je suis retournée à Nashville pour y passer ma dernière journée. Mon voyage s’est terminé lorsque je suis rentrée dans le Maryland au bout du quatrième jour. Mes péripéties ont commencé lorsque je suis partie à Atlanta jusqu’à que je pose finalement les pieds dans la maison de ma host family à côté de Washington. Pas de répit jusqu’à la dernière seconde…
Un trajet en bus quelque peu pénible
J’ai ainsi décidé de me rendre dans la capitale de la Géorgie en bus en partant de music city. Je me suis assise côté fenêtre et j’espérais secrètement que personne ne viendrait s’installer à côté de moi. Évidemment, quelques minutes plus tard un homme décide de s’asseoir sur le siège d’à côté. Au début, il commence à me parler brièvement mais je ne m’investis pas vraiment dans la conversation car je voulais être tranquille. Plus les minutes passent, plus je le trouve louche et insistant. Malgré tout, il continue d’essayer de me parler. Ça se voit quand une personne ne veut pas discuter, non ? Je reste polie mais au bout de quelques minutes je commence à remarquer un comportement étrange. Il se trouve que tout en essayant d’entretenir une conversation – quelque peu saccadée – avec moi, le gars se tripotait. Ou devrais-je dire se m*st**bait ?
Je vois déjà les interrogations venir. Comment c’est possible ? Tu es sûre et certaine ? C’est bizarre quand même… Oui c’est bizarre. C’est pour ça que moi-même, je n’y ai pas cru au début. C’est pour ça qu’encore aujourd’hui il reste une mini part de doute en moi. Mais vraiment une mini.
Les indices qui ont fini par me mettre la puce à l’oreille furent ses gigotements incessants qu’il essayait tant bien que mal de contrôler et le fait qu’il cachait ses petites activités sous son gilet au niveau du bassin.
Le gars se frottait depuis au moins 15 minutes, tranquillement, à côté de moi… Au début, je ne voulus pas y croire, mais que pouvait-il bien faire d’autre ? Je te pose la question !
Et puis, d’un coup, plus rien. Ben oui, quand c’est expulsé, c’est expulsé. On connaît bien comment ça fonctionne… Désolée pour cette image dégoutante. Et alors là, j’aurais préféré être amputée de mes fonctions olfactives…
Encore une fois, je réfléchis : soit le gars venait de se m*st**ber, soit il venait de se pisser dessus. Sachant qu’il y avait des WC dans le bus, ça ne serait pas logique, si ?
Qu’est-ce qui se passe ensuite ? Ben le type se lève ! Oui, il se lève ! Et là, qu’est-ce que je vois ? Une belle, grande tâche humide sur son pantalon. Mais pas aussi liquide que du pipi, si tu veux mon avis. Mais encore une fois, ce n’est que mon avis. Dans tous les cas, je rappelle, cet homme est un homme, pas un enfant de 2 ans et demi. Dire qu’il était assis à côté de moi, l’air intéressé par cette petite jeune à l’accent français, mmm exotique.
Il est donc allé aux toilettes. Quand il est revenu j’étais encore assise à ma place. What ? Mais pourquoi tu n’as pas bougé ? Oui, je me demande aussi. Franchement, j’aurais probablement pu, mais j’étais comme pétrifiée. En plus, il n’y avait quasiment pas de places libres dans le bus. C’était assez irrationnel, mais je n’ai pas pu changer de siège. Et je n’ai rien dit, ni à lui, ni au chauffeur, à personne.
Le bus a fait un arrêt entre Nashville et Atlanta, je ne sais plus où. Beaucoup de personnes sont descendues. Cette fois-ci, j’ai changé de place. Je ne me rappelle pas si l’homme en question allait lui aussi jusqu’à Nashville ou s’il est descendu avant. J’ai changé de siège et je suis restée dans mon coin en évitant de croiser les regards des passagers de peur de tomber sur lui. Je voulais me faire discrète. Irrationnel, encore une fois.
La fameuse station de bus d’Atlanta
J’arrive finalement à Atlanta et je réalise peu à peu que je ne suis pas au bout de mes peines. Dans un premier temps, je me fais accostée gentiment par un employé de la station qui va jusqu’à m’accompagner dehors. Il me demande mon prénom, d’où je viens et si j’ai un copain. Euh, excuse-moi mais t’as pas du travail en fait ? Je réponds que oui, j’ai un copain, imaginaire. On connaît bien la technique du faux boyfriend, pas vrai les filles ? Il finit par me laisser tranquille.
Mais cet apaisement fut de courte durée. Je me rends compte rapidement que je me trouve dans ce que l’on peut appeler un quartier mal fréquenté. De nuit, si tu tiens à ton intégrité, tu n’y mets pas les pieds. Je m’éloigne de la station et je ne marche pas 10 mètres que voilà trois hommes qui se rapprochent de moi et me saluent d’une façon très peu rassurante. Mais qu’est-ce que je fous là, toute seule ? Encore une fois, je chevauche, fais mine de ne pas avoir peur tout en prenant discrètement mes jambes à mon cou. On me laisse partir – m’enfuir.
Ça continue durant la visite d’Atlanta (+ retour à la station)
Je m’éloigne de la station de bus pour me rendre dans un Mcdonald’s, mon repère en voyage lorsque j’ai besoin d’aller aux toilettes, quand j’ai soif ou que je veux changer de vêtements. Il faisait déjà 34°C et j’étais habillée trop chaudement. J’avais prévu un t-shirt et un short pour me sentir plus à l’aise. Quand je suis arrivée au Mcdo, j’ai pu voir qu’il était à l’image du quartier dans lequel je me trouvais : délabré, la porte des toilettes qui ne ferment pas, pas de papier, pas de savon…
Toutes ses péripéties m’avaient stressée. Je ne voulais pas enfiler mon short qui aurait enfin laissé mes jambes respirer. J’avais peur que ma tenue attire les mauvaises attentions. J’ai donc seulement enlevé mon pull et j’ai crevé de chaud en silence.
Je poursuis ma visite et me retrouve finalement dans des coins plus fréquentables. C’est comme ça, il y a des endroits à éviter dans n’importe quelle ville ; j’aurais dû me renseigner. J’ai finalement repris confiance en moi et enfiler mon short. Quel plaisir !
Plus tard, alors que je me promenais en plein coeur d’Atlanta, un autre homme vient vers moi et tente de me parler de manière insistante. Mais vous allez me laisser tranquille un jour ? Il m’a suivi quelques mètres puis est finalement parti.
Entre-temps, j’avais contacté une connaissance qui avait habité la ville. Je lui demandais des informations sur le quartier de la station de bus. Il se trouve qu’il aurait la réputation d’être le coin des trafiquants de drogue. Il y en a dans toutes les villes, ce n’est pas que Atlanta. Le problème c’est que j’avais dû y aller puisque mon bus s’arrêtait justement là ! Si j’avais su, j’aurais pris un Uber de la station pour me rendre dans le centre-ville. En voiture, ça prend 5 minutes à peine… à pied, 15 minutes max. Pour 15 minutes, normalement je marche.
À la fin de ma journée, je devais retourner à la station pour prendre mon bus direction Nashville. Cette fois-ci, j’ai pris le Uber et j’étais contente car c’était une conductrice. Oui, les hommes en Uber parfois ça me stresse aussi, tu vas comprendre pourquoi dans la suite de l’article. À la fin de la course, devine ce que la conductrice me dit : « En sortant de la voiture, cache ton téléphone, va directement à l’intérieur de la station, ça craint ici. » Ah oui, d’accord ! Merci, je ne me suis pas fait de films.
Si tu veux savoir, mon trajet retour en bus s’est déroulé sans encombre. Je suis juste arrivée vers minuit à Nashville, ce qui est un peu tard pour trainer à la station mais j’ai finalement réussi à rentrer saine et sauve à l’auberge de jeunesse où j’ai tenté de me remettre de mes émotions.
✎ Si tu le peux, évite la station de bus d’Atlanta. Si tu dois t’y rendre en bus, prends un Uber dès ton arrivée pour aller dans le centre-ville.
Jusqu’au bout ! Le retour à Washington
J’arrive à l’aéroport de Virginie dans la soirée et commande un Uber pour rentrer chez moi à 30 minutes de route. Nous échangeons quelques mots avec le conducteur ; il se rend compte de mon accent français et me dit que lui aussi, il parle français. Ravi de communiquer avec moi, il ne m’a pas lâchée la grappe du trajet. J’étais fatiguée, j’en avais marre et mon instinct ne m’envoyait pas de très bons signaux. Cependant, je me suis dit qu’avec mes folles aventures des jours précédents, je commençais à m’inquiéter pour rien.
Puis, il m’a demandé mon numéro de téléphone.
Pour moi c’est simple : si tu es conducteur d’Uber et dans l’exercice de tes fonctions, tu ne demandes pas son numéro de téléphone à une cliente. C’est comme le gars de la station de bus qui me demande si je suis célibataire. What the f*** ! Il m’explique que comme ça, si j’ai besoin de quoi que ce soit, je pourrais le contacter et qu’il me conduirait gratuitement. MAIS BIEN SÛR. De plus, il roulait relativement doucement ; 30 minutes de route dans ces conditions, ça a le temps de cogiter là-haut.
Je décide d’appeler une amie. Le genre de pote qui décroche toujours son téléphone, il en faut un(e) comme ça. Le trick c’est qu’évidemment je ne pouvais pas lui expliquer que je n’étais pas forcément dans la meilleure des postures puisque le driver aurait tout compris.
Le quartier dans lequel ma host family habite est un quartier aisé, ce qui n’a pas échappé au conducteur qui me dit « Hé mais c’est riche ici… ». Cette réflexion est assez gênante. Perso, je ne sais plus où me mettre dans ce cas, surtout que ce n’est pas vraiment chez moi. Je fais mine de ne pas avoir entendu et je réponds que je suis au téléphone.
Une fois devant chez moi, le gars me redemande mon numéro. Mais qui fait ça ? Il finit par laisser tomber parce que je continue de faire mine de ne pas l’entendre. Je prends mes affaires, lui dis au revoir et enclenche la poignée de la portière pour sortir. Elle s’ouvre. Oui, parce que je flippais aussi que le conducteur n’ait pas déverrouillé la porte…
Cette dernière péripétie m’a fichu le moral à zéro. Ce fut la goutte de trop. J’ai signalé le gars sur la plateforme Uber.
Pour conclure…
Je me souviendrai de ces deux journées encore longtemps ; une accumulation d’évènements bien relou. Si je n’avais vécu que l’un d’entre eux, alors probablement que je ne l’aurais pas retenu comme ma pire anecdote de voyage. Quoi que… ce fameux trajet en bus ne fut pas des plus plaisants ! Ce condensé d’expériences très désagréables ont eu raison de ma paranoïa les temps qui ont suivi. J’ai tout d’abord été légèrement traumatisée par cette journée à Atlanta. Le lendemain à Nashville, j’ai dû prendre sur moi pour me détendre car je commençais à avoir peur de tout. Et puis le soir même en rentrant à DC, rebelotte ! Bref, je suis déjà vigilante quand je voyage seule, mais alors là… Malgré tout, le temps est passé et j’ai fini par relax.
Je raconte cette anecdote pour montrer que tout ne se passe pas toujours au mieux en voyage mais ça ne veut pas dire qu’il faut tout plaquer, ne plus voyager en solo, laisser l’inquiétude nous inhiber. Ça peut prendre du temps de refaire confiance mais ça vaut le coup 😉
Je souhaite préciser qu’à mon sens Atlanta n’y est pas pour grand-chose. Ce n’est pas une ville à éviter et j’ai d’ailleurs passé du bon temps lors de ma visite. Tout ce qui m’est arrivé aurait pu se produire ailleurs.